El Chalten II

(Texte écris très vite SANS relecture – ne pas faire attention aux mauvaises formulations et aux fautes d’orthographes)

Bon j’en ai marre de pas être à jour sur ce blog et j’ai une bonne connexion pour 2 jours donc je vais résumer tout El Chalten rapidoss parce qu’on est « déjà » ailleurs !

Donc petite explication sur les stratégies d’attaque ici : d’habitude on monte pour plusieurs jours dans les montagnes, le temps que la météo nous le permet c’est à dire rarement plus de trois jours ! Les marches d’approches sont assez longues (5-7H) et pas faciles ! On marche à travers des énormes pierriers et d’imposants glaciers ! Il faut parfois mettre guêtres + crampons et s’encorder. Et  on emporte à chaque fois tout avec nous (bouff, vêtement chaud/imperméable, de quoi cuisiner, sac de couchage + tente ou bivi ainsi que tout le matos de grimpe).

La première fois qu’on est monté donc, notre objectif était l’aiguille « Guillaumet » (300m ?) sur le massif du holy Fitz Roy. On avait démarré la marche à 04:00 du mat pour arriver au pied de la face dans la matinée. L’idée était de grimper jusqu’au au sommet, d’y bivouaquer et d’y installer une highligne … idée un peu folle mais nous on aime bien d’être fou, une fois !
Steph et moi nous comptions la monter en escaladant et les autres (Sean, Antoine ainsi que 2 argentins : Horacio y Cintia) comptait monter par un couloir de glace, le couloir « Amy », avec crampons, piolet et tout le bordel pour la glace !

On s’est donc séparés dans la dernière partie de l’approche. Steph et moi avons  rapidement rejoins des cordes fixes sur un terrain rocheux assez escarpé. Les cordes fixes devaient nous aider à franchir cette partie escarpée et délicate de l’approche mais alors que nous touchions presque au but, les cordes disparaissaient soudainement sous la glace !  Pas mayen de les dégager et pas more de s’en passer car les 200 prochains mètres n’était qu’une belle pente de glace et avions oublié/négligé de prendre crampons et piolets. Bref, bloqués nous étions !

Nous avons donc rebroussé chemin la queue à moitié entre les jambes car nous avons décidé de rejoindre le camp de base de « Niponino » qui est dans la vallée voisine mais encore à un bon 5-6h. Du moins c’es ce que nous croyions … On à fait une pause de 30minutes histoire de grignoter un peu et que Steph qui avait aussi négligé les « grosses » (bottines d’alpi) fasse sécher ses chaussures car depuis que nous avions quitté les autres nous n’avions presque que marché dans la neige et ce serait pareil toute la journée !
On s’est remis en marche et heureusement il faisait plutôt beau. Je pense que environ 5-6heures plus tard nous atteignons le col où nous avions des informations comme quoi il fallait faire quelques rappels pour le franchir. Je voyais déjà venir le coup où on allait passer des heures à trouver le départ des rappels mais on l’a trouvé quasi direct ! Après 6-7 rappels + quelques magouilles nous étions sur le glacier de l’autre vallée. Nous sommes arrivé à Niponino vers 22H. On s’était donc levé à 04:00 h, ce qui fait, en comptant quelques petites pauses à gauche à droite, une bonne journée de marche ! Au camp de base il y avait Deg, Ben, Enzo et Marcos qui n’en revenaient pas en nous voyant arriver ! « Alors les gars ? On travail les mollets ? ». Deg & Ben eux se lançaient à l’assaut du Cerro Torre, ils avaient passés la journée à dormir dans leur tente et venaient de se réveiller. Ils nous proposent donc de dormir dans leur tente, parfait car nous n’en avions pas avec ! Poser mon sac en enlever mes grosses à vraiment été une libération ! Nous avons vite cuit une potée de polenta, souhaité bonne chance aux deux autres et sommes allé s’éffondrer dans nos plumes. Enzo et Marcos eux ont mis leur réveil à 02h00 am car le lendemain il était supposé pleuvoir vers midi et ils voulaient aller grimper une voie sur le « Mocho ». En Patagonie le mot d’ordre c’est rapidité. Donc le mieux c’est de gagner du temps en faisant les approches la nuit. Nous avions éventuellement pensé aller aussi grimper un truc sur le Mocho mais vu la journée de marche qu’on s’était mis dans les dents on a plutôt passé une bonne nuit complète et sommes rentré à El Chalten le lendemain, accompagnés par des Canadiens super sympa sans qui il nous aurait été compliqué de trouver le meilleurs chemin pour rentrer. Il nous a encore fallu 6-7h pour rentrer au village. A la fin on s’est juste mis en mode machine et à mis un pied devant l’autre sans poser de question ! Cela faisait deux jours que je portais ce maudit haul bag et j’en avais les épaules et les hanches laminées ! Deux heures après qu’on soit arriver à la maison, Sean et Antoine sont arrivés eux aussi. Ils sont parvenu à aller au sommet mais pas à tendre de slack … c’était trop compliqué d’accéder à l’endroit propice. Dommage. Ils auront au moins passé une nuit 5* au sommet !

Voilà ça c’était notre première rencontre avec les montagnes. Première conclusion : ne jamais négliger les crampons et les pioches à cette époque de l’année ! On est bien fier du tour qu’on à fait, même si on n’aurais préféré grimper un minimum, on a quand même fait une marche incroyable qui nous a amené à voir des paysages somptueux !

Je pense qu’il s’est passé environ une semaine entre cette sortie et la suivante. Entre temps nous avons récupéré, fait un peu de bloc, mangé des pizza et sommes allé à la chocolatéria !

Pour le deuxième créneau Steph et  Sean on décidé d’attaquer le Cerro Torre et moi avec Antoine de tenter quelque chose sur le Fitz !  Pour nous la marche d’approche était quasi la même que pour la Guillaumet et les autres montaient à Niponino. Nous avions deux voies en ligne de mire : « Maté porro » et « Afanassief ». Avant de partir nous sommes allé voir « Rolo » (Rolando Garibotti), la légende du coin qui connait tout étant donné que c’est lui qui a publié le nouveau topo (guide) qui reprend toutes les voies des montagnes ! C’est un gars vraiment super sympa et surtout très patient car tout le monde vient toquer à sa porte pour lui demander conseil. Il nous a suggéré comme stratégie pour Afanassief de partir de bon matin pour arriver au pied du Fitz fin d’après midi et de grimper direct les 300 premiers mètres jusqu’au premier bivouac. C’est donc ce que nous avons essayé d’appliquer sauf que au pied de la face il s’est mis à sérieusement neiger ! Du coup on s’est abrité et avons attendu. Hélas le temps passant nous n’avions plus le temps d’atteindre le premier bivouac avant la nuit. Du coup nous avons décider de bivouaquer au pied du Fitz et de peut être attaquer le lendemain matin. Nous étions avec un argentin et un américain qui eux aussi auraient bien aimé grimper la même voie. Nous n’avions pas pris de tente pour être light mais juste un sac de bivouac et c’était amplement assez. Le lendemain matin le ciel était assez dégagé que pour voir quelques parties de la voie et il semblait y avoir pas mal de neige et de glace, surtout dans une des longueurs clef. Le problème aussi avec cette voie c’est qu’on ne peut pas descendre dedans, il faut arriver au sommet et descendre dans une autre voie. Etant donné qu’on ne savait pas juger si ça passait au non et que Antoine devait prendre un bus dans deux jours on étaient trop short au niveau timing et avons décidé de renoncer. Antoine a préféré rentrer au village pour bien avoir le temps de préparer son sac mais moi j’aurais bien grimpé quelque chose de plus petit alors. Les deux gars qui étaient avec nous pensaient peut être se rabattre sur la voie Amy que les autres avaient fait durant le créneau précédent. Du coup je leur ai demandé si je pouvais me joindre à eux et ils ont accepté ! Du coup nous avons rebroussé chemin jusqu’au camp de base de la Guillaumet. Nous avons mis le réveil à 03h00 am pour être au bas de la voie au levé du soleil afin que la neige soit encore bien dure car les 2-300 premiers mètres c’est un couloir de neige/glace à 65° d’inclinaison. On les a grimpés sans souci. C’était ma première expérience en glace et j’ai trouvé ça sympa de jouer avec des piolets. Mais je préfère nettement le roc ! Enfin il faut savoir varier les plaisirs. Après la partie en glace il y avait encore 200 mètres sur rocher facile du coup j’ai gardé mes grosses pour les grimper. Et puis il y avait encore une légère côte de neige de 50m pour atteindre le sommet. Nous y étions vers 11h00, timing parfait pour bien avoir le temps de redescendre. Premier sommet en Patagonie donc !

Qui dit sommet dit COEK DE DINANT bien sûr ! J’avais donc amené un morceau à partager avec mes compagnons au sommet ! Un petit goût de chez nous au sommet c’est très agréable. Nous avons profité du sommet une petite demi heure et puis avons entamé la descente. 3h plus tard nous étions en bas et à 22h nous étions à El Chalten. Encore un bon marathon. J’y retrouve Deg & Ben qui venait de rentrer de Niponino et qui on fait le Cerro Torre !!! Ils m’informent que Steph et Sean l’ont fait aussi !! Waw pas mal les gars ! Apparemment il y avait tellement de cordées qui l’ont fait que c’était la file pour avancer ! La montagne impossible ne semble plus si impossible que ça .. les temps changes ! Du coup on à été s’empiffrer un bon hamburger pour célébrer nos victoires !

J’avais aussi donné un morceau de coeck à Steph et Sean qui ont donc pu aussi en jouir au sommet ! (enfin surtout Steaph car Sean est intolérant au gluten).

La maison s’est petit à petit vidée de nos compagnons. Mais entre temps deux belges néérlandophones sont arrivés : Tim de Dobbeleer et Sam van Brempt. Parfait il était temps qu’on arrête de parler français .. ! De plus Sam est un excellent cuisinier et il prend plaisir à nous cuisiner des plats dignes de grands restaurants !

Souvent il y avait des assado (bbq) dans le village. Chacun amène du pain et de la viande et « l’assador » se charge de la cuisson pour tous le monde.

Pour notre troisième sortie nous sommes tous allé à Niponino. Steph et Sean voulaient attaquer une autre voie dans le coin du Torre et moi avec Mariana (une fille que j’ai rencontré à un assado) nous voulions grimper la voie des Bénitiers, sur le Mocho, une voie de 400m de rocher cette fois ! Nous sommes donc remonté jusqu’au camp de base, ça devient presque une routine. Il pleuvait et neigeait. Nous avons trouvé une super grotte pour passer la nuit au sec. Le lendemain réveil à 5h, polenta au fromage et à l’attaque. C’était vraiment une superbe voie avec de fissures nickel pour protéger. Enfin du bon rocher, ça fait plaisir ! Nouvel dégustation de coek de Dinant au sommet et puis on entame les rappels sans traîner car Mariana avait un bus le lendemain matin à El Chalten et devrait donc faire la marche de retour de nuit. Arrivé au camp de base, je cherche le sac de nourriture … impossible de le trouver. Je demande à Mariana si elle ne l’a pas cacher mais non. C’est alors que j’aperçois goupil qui se lèche les babines. Il est assis à 5m de moi et me fixe l’air de dire « tu n’a pas apporté de dessert? ». Outch l’idiot ! Benet que je suis j’avais oublié de planqué la bout le matin. Le renard avait TOUT mangé. Je suis donc contraint de rentrer au village et c’est le ventre creux que nous nous mettons en marche. Nous avons tout juste le temps de traverser le glacier à la lumière du jour. Ensuite on a sorti les frontales et avons suivi les kairn. Un peu plus tard nous apercevons une armée de frontales au loin qui vont à notre rencontre. C’est Steph, Sean, Tim, Sam, des argentins et autre ! Ils nous explique qu’un rocher s’est décroché dans un pierrier près de Niponino et a blessé une fille qu’ils ont donc transporté chacun à leur tour pour la ramener vers le village le temps que les rangers n’arrivent. Pas d’hélico dans ce genre de situation, tout se fait à bras d’homme … Eux aussi sont donc bien épuisés. Ils retournent au camp de base et espère peut être grimper quelque chose le lendemain.
Nous sommes arrivé à la maison vers 3h du mat. pour le nouvel ans ! Du coup il y avait un assado dans le jardin ! Parfait j’étais affamé !
Steph et Sean ont grimpé la même voie que nous le lendemain en démarrant un peu plus bas sur une autre face.

La météo est vraiment mauvaise du coup nous décidons de partir pour le Torres del Paine au Chili ! On remercie Hugo pour son accueil chaleureux ! On va une dernière fois à la chocolatéria. On salue les flamands et on remonte dans un bus pour cette fois ci seulement 3h. Le bus nous mène à El Calafaté où un ami de Sean vient nous chercher à la gare. Le lendemain on va vite faire une petite séance de bloc et puis on a repris un bus pendant 6h jusque Purto Natales – Chili.

Tchao El Chalten !

2 réponses à “El Chalten II

  1. J’espère que la demoiselle blessée va bien !
    Chouette article à lire, merci pour le partage de tes aventures !
    Vivement le Chili alors !
    Bonne continuation et bonne grimpe !!!!

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